Un témoignage classique, en
France. Il se trouve dans divers ouvrages (Barloy, Bayanov,
voir bibliographie). Je le cite tel qu'il a été
rédigé en 1776 par un ingénieur de la
marine, Julien David Leroy, dans un ouvrage sur
l'exploitation forestière (pour la construction de
navires).
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"Il n'y a pas deux ans que les
pasteurs de la forêt d'Iraty, proche de
Saint-Jean-Pied-de-Port, aperçurent souvent un homme
sauvage qui habitoit les rochers de cette forêt. Cet
homme étoit de grande taille, velu comme un ours,
& alerte comme les hisars, d'une humeur gaie, avec
l'apparence d'un caractère doux, puisqu'il ne faisoit
de mal à rien. Souvent il visitoit les cabanes sans
rien emporter ; il ne connaissoit ni le pain ni le lait, ni
les fromages ; son grand plaisir étoit de faire
courir les brebis, & de les disperser en faisant de
grands éclats de rire, mais sans jamais leur faire du
mal. Les pasteurs mettoient souvent leurs chiens
après ; alors il s'enfuyoit comme un trait, & ne
se laissoit jamais approcher de trop près. Une seule
fois, il vint un matin à la porte d'une cabane
d'ouvriers qui faisoient des avirons, & qu'une grand
abondance de neige tombée pendant la nuit
retenoit ; il se tint debout à la porte qu'il
tenoit des deux mains, & regardoit les ouvriers en
riant. Un de ces gens se glissa doucement pour tâcher
de le saisir par une jambe ; plus il le voyoit approcher,
& plus son rire redoubloit ; ensuite il
s'échappa..."
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sauvages
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